La-Table-Ronde-300x200-fb945Le nom de “Round Table” fut inspiré du fameux discours du Prince de Galles, appelant les hommes jeunes à se réunir “autour d’une Table”.

Aucune référence donc aux Chevaliers de la Table Ronde, comme persistent à le croire certains romantiques.

Mais, par un hasard inouï, le choix de l’insigne allait effectivement nous amener au célèbre Roi Arthur et à ses valeureux chevaliers.

La Table de Norwich avait choisi comme premier emblème un petit guéridon brun, soutenu par un pied à trois points d’appui. Mais l’Assemblée Générale Nationale de 1929 jugea cet emblème aussi peu original qu’esthétique, et adopta la proposition de Neville Headon de la RT Manchester, qui présenta un dessin, inspiré par un disque en bois, accroché au mur de la grande salle du Château de Winchester. C’est ainsi que cet emblème a été adopté par la table et repris par le RTI.

 

L’histoire de notre Signe

L’origine de ce grand disque est incertaine. Le chroniqueur John Harding en cite déjà l’existence en 1450, et Henri VIII le fit voir à Charles Quint en 1552, la qualifiant de curieuse antiquité.

Le disque existant actuellement doit probablement être une copie d’un original beaucoup plus ancien que les dates citées. En effet, en son centre figure la « Rose des Tudor », emblème adopté par le Maison des Tudor après la « Guerre des Roses » opposant de 1450 à 1495 la Maison de Lancaster à celle de York : il en résulta une double rose, la rouge des Lancaster superposant la blanche des York.

Le disque, semble-t-il, a été utilisé comme Table, mesurant un peu plus de 4 mètres de diamètre. Il est ainsi parfaitement possible que le légendaire Roi Arthur y ait pris place avec ses 24 chevaliers, chacun disposant de quelque 50 cm, suffisant en ces temps-là, puisque les hommes étaient de taille nettement inférieure à la nôtre…

Au Moyen Age, l’idée Table Ronde était étroitement liée aux traditions de la chevalerie. Dès le 11ième siècle, les chevaliers participant à un tournoi, se rencontraient la veille autour d’une table ronde, où ils prenaient place pour un repas commun sans souci de rang ou de préséance.

Cette pratique résulta en un ordre de chevalerie que le Roi Edouard III d’Angleterre institua en 1334 : « L’Ordre de la Table Ronde », réunissant les chevaliers les plus célèbres de l’époque. La dénomination se modifia 11 ans plus tard en « Ordre de la Jarretière » qui, encore actuellement, ne peut grouper que 25 dignitaires britanniques, hormis les membres de la famille régnante.

Winchester était en outre le lieu habituel de résidence du Roi d’Angleterre et de sa cour. Il est d’ailleurs établi historiquement que les chevaliers s’y réunirent en 1346, à la veille de l’embarquement des troupes anglaises pour le continent, les y opposant aux troupes françaises à Crécy le 26 août 1346, début de la Guerre des Cent Ans.

Neville Headon s’inspira donc directement de ce disque, le centrant sur la rose des Lancaster, qu’il surmonta d’un roi symbolique portant la masse. Les rayons s’alternant en deux couleurs, à l’origine en vert et blanc aux couleurs du Pays de Galle, rappellent l’égalité des places autour de la table.

Dans les années qui suivirent l’adoption de l’emblème par la Table ronde anglaise, le nombre de segments ne cessa de varier, tantôt selon l’humeur du dessinateur, tantôt suivant la fantaisie de l’imprimeur. Les discussions à ce sujet prirent fin en juin 1950 lorsque le badge fut définitivement standardisé avec 12 segments en blanc et 12 segments en noir.

Pour revenir à la légende du Roi Arthur, relevons quand même qu’elle prête à discussion. Un monument médiéval en Italie atteste de son authenticité. Une inscription sur l’archivolte du portail latéral de la cathédrale de Modène permet en effet une identification des personnages sculptés dans la pierre, dont « Artur de Bretania » et ses valeureux chevaliers de la Table Ronde.

La Toison d’Or

Le thème général du badge RTBI a été repris ensuite par chaque nouvelle association. Le Roi Arthur et/ou la rose centrale ont alors été remplacés par un signe distinctif référant à l’association.

La RTB substitua la rose par l’emblème de l’Ordre de la Toison d’Or, créé par la Maison de Bourgogne en 1429, et dont les chroniques relèvent l’éclat des réunions.

Quel Service Club, et même quel club en général, peut comme nous s’enorgueillir d’arborer un insigne aussi prestigieux qu’ancien ?

Fils unique de Jean sans peur, Duc de Bourgogne, et de Marguerite de Bavière, Philippe le Bon nait à Dijon en 1396. Intimement lié à la guerre de cent ans qui oppose français et anglais, Philippe le Bon connaitra une vie bien mouvementée. Ne fût ce que sur le plan conjugal, le pauvre se mariera 3 fois, la première fois à l’âge de 13 ans avec Michelle de Valois qui lui donnera une fille, Agnès de Bourgogne. A 2 reprises, le bon Philippe sera veuf.

Aussi, le 10 Janvier 1430, Philippe le Bon épouse en troisième noce Isabelle de Portugal. Peu gâtée par la nature, Isabelle était toutefois très raffinée et intelligente, aimant s’entourer d’artistes et de poètes. Elle fonda de nombreuses places d’études et fut une commanditaire des arts. Elle eut également une grande influence politique sur son mari, qu’elle représenta dans plusieurs conférences diplomatiques, ainsi que sur son troisième fils, Charles le Téméraire.

Mais revenons en à ce mariage . C’est lors des festivités données à cette occasion que Philippe le Bon fonde l’ordre de chevalerie séculier de la Toison d’Or. L’ordre sera placé sous la protection de Saint André et c’est le duc de Bourgogne qui en prend la maîtrise. « Pour maintenir l’église qui est de dieu maison, j’ai mis sus le noble Ordre que l’on nomme la Toison ».

Pour les membres de la noblesse et les dignitaires de l’église, il est clair que faire partie de l’Ordre est un insigne de reconnaissance de valeur.

Trois raisons ont été données pour justifier la création de l’Ordre de la Toison d’Or :

la première pour faire honneur aux anciens chevaliers, qui, par leurs nobles et hauts faits, sont dignes d’être recommandés ; la deuxième pour que ceux qui ont fraîchement acquis leur titre adhèrent aux hautes valeurs de l’Ordre et n’aient de cesse de s’améliorer en ce sens ; et la troisième pour que les chevaliers de l’Ordre veillent à maintenir son honneur en défendant les idéaux les plus élevés et ainsi conserver la bonne renommée de l’Ordre auprès de quiconque.

Hormis le fait que Philippe le Bon créa l’Ordre afin d’asseoir son autorité sur ses vassaux et acquérir par la même occasion le statut d’un grand prince traitant d’égal à égal avec rois et empereurs, il n’en demeure pas moins vrai que les valeurs dictées ainsi à l’Ordre de la Toison d’Or mettent en avant une véritable conduite chevaleresque. Conduite que nos aînés de la Table Ronde ont souhaité reprendre à leur avantage et imprimer ainsi à notre mouvement ce qui illustre par le plus beau symbole de ce que les fameux « idéaux les plus élevés » de nos statuts signifient.

Notre emblème actuel

rtb-logo-300x300-5ffddDans le cadre d’Adopt, Adapt and Improve le RTI a crée il y a quelques années une charte graphique pour rendre tous les emblèmes homogènes. La typographie et les couleurs ont été définies ainsi que le différentes utilisations des logos. Tous ont le même roi et au centre chaque pays a son symbole. Et la Belgique dans tout ça ? Nous avons gardé avec grande fierté la Toison d’Or comme symbole ainsi que le roi sympathique. (Et non celui qui ressemble le plus au roi peint sur la table de Winchester) Le tricolor au tour du logo est apparu dans les années nonante et a été gardé. Bien que en plus fin.

En 2010 la RTB a déposé notre logo comme marque pour plus d’exclusivité et de protection.